Le son du gong

Le son du gong

Voici un déscriptif du voyage du son dans l’espace et de notre perception de ce qu’il peut représenter pour nous.

Chaque dernier mardi du mois 1 séance à Fribourg de 20h30 à 21h30 – CHF 20.-

Entendre un gong pour la première fois est un défi surprenant et quasi-unique dans l’expérience du son. Il s’agit d’un instrument musical différent de tous les autres, à la fois dans son comportement et dans ses effets sur celui qui l’écoute.

Tous les instruments musicaux, quand on en joue, donnent naissance à une onde de cheminement. Cette onde repose d’abord sur le son initial que fait l’instrument quand on se met à en jouer, puis dans le déclin de ce son avec le temps, on peut prédire pour la plupart des instruments de musique le déclin du son (ou diminution) après le moment d’impact initial (nommé attaque). Le cycle attaque/diminution de l’onde sonore d’un instrument détermine la façon dont l’auditeur reçoit le son.

En revanche, on ne peut pas prédire quand va prendre fin l’onde de cheminement du gong; est est, en fait, non-linéaire et trans-spatiale. Après le coup de mailloche, le son du gong enfle et monte à un premier sommet, avant de diminuer régulièrement; après quoi le son revient d’une façon spontanée, sans qu’il y ait eu d’attaque additionnelle, et il atteint un second sommet sonore, plus intense que le précédent, avant de disparaître. Le cheminement sonore d’un gong ressemble à l’action à retardement de la vague qui s’effondre puis se manifeste encore plus haut. Ce mouvement par vagues, entre creux et crêtes, emporte l’auditeur de plus en plus loin dans son parcours, tout comme les marées océaniques, qui se retirent mais pour revenir sans cesse.

Ce son qui revient, ou « re-sonne », permet au gong de créer une synthèse complexe d’harmoniques qui amène l’auditeur à apprendre une toute nouvelle façon d’écouter. Comme ses vagues reviennent en s’accumulant l’une sur l’autre pour produire de nouvelles tonalités entremêlées, les sonorités du gong deviennent si complexes, si imprevisiblement trans-linéaires que l’esprit humain est incapable de les classifier.

Le résultat de cette incapacité du mental à identifier et à prévoir un tel son, c’est qu’à l’intérieur du son du gong les gens entendent souvent une multitude d’autres instruments, car l’esprit tente, sur un mode créatif, de faire des comparaisons ou des différences avec ce que ça pourrait être. En fermant les yeux, certains se persuadent qu’il faut utiliser d’autres instruments ou d’autres musiques ou bien une amplification électrique pour créer la complexité de la texture sonore due à un seul gong, qui entendent des cloches, des tambours, des harpes, des trompes ou même des voix qui chantent.

Cette perception entièrement subjective du son de gong est due aux résonances.

Extrait du Yoga du gong de Mehtab Benton

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